Les relations Sciences – Sociétés font l’objet de débats qui permettent à des organisations de la société civile de revendiquer un meilleur accès au dispositif de recherche publique français ainsi qu’une reconnaissance de leur contribution à la production de connaissances. De l’autre côté du spectre, les chercheurs, institutions et tutelles sont de plus en plus nombreux à interroger le rôle social de la recherche et à considérer les méthodologies de la co-construction d’une recherche à l’interface entre l’espace de la recherche et les acteurs de terrain. Ce cycle est né en Occitanie de l’Est (académie de Montpellier) où une vaste communauté scientifique interagit avec les acteurs de la société. Il cherche à valoriser les retours d’expérience, le croisement des regards et l’échange réflexif à partir d’interrogations de la société sur les usages de la science.
Ambitions
Le cycle de conférences “Recherche en société” poursuit deux ambitions :
A court terme, aider les chercheurs à comprendre le sens de leurs travaux au regard de la société, et réciproquement, proposer aux acteurs de terrain des clés pour analyser leurs positionnements et productions vis-à-vis de la recherche.
A plus long terme, construire avec les partenaires non-académiques de la recherche une communauté de pratiques et un référentiel méthodologique partagé susceptibles in fine de consolider ou développer des communautés épistémiques inter-acteurs.
Accédez aux séances
# 1 : Science et défiance ?
Autour de quatre thèmes d’actualité (santé et vaccination, OGM et pesticides, intelligence artificielle, énergies renouvelables), les intervenants témoignent de leurs préoccupations comme chercheurs, experts ou journaliste et s’interrogent avec le public sur la place et le rôle de la recherche publique dans la société. Avec François Bontems, Denis Bourguet, Stéphanie Dechézelles, David Delahaye et Sylvestre Huet.
# 2 : Scientifiques, journalistes, militant.e.s : "comment communiquer sur les OGM et les pesticides ?"
A partir d’expériences personnelles, une militante, un chercheur et un journaliste racontent comment ils ont vécu leur engagement dans les controverses portant sur les pesticides et les OGM. Ils évoquent notamment les relations qui se sont construites entre eux (méconnaissance, craintes, confiance…) et comment ces relations ont évolué au fil du temps. Avec Stéphane Foucart, Pierre-Henri Gouyon et Francine Puyau.
ERRATUM :A la 45ème minute de la table-ronde le Pr P-H Gouyon fait référence à la destruction d’une expérimentation dans les serres du Cirad par des militants anti-ogm le 5 juin 1999. Bien qu’il partage les préoccupations des intervenants concernant les risques liés à la brevetabilité du génome, le chercheur responsable tient à rappeler que les travaux saccagés (i) étaient exclusivement financés par des fonds publics, (ii) visaient à réguler la production des toxines de défense par les plantes transgéniques en réponse aux attaques des foreurs des tiges du riz et (iii) n’impliquaient aucun gène de résistance aux herbicides.
# 3 : Affects et émotions en recherche participative
Les recherches participatives exigent un niveau d'engagement élevé, tant du côté des chercheurs que des non chercheurs et génèrent des tensions émotionnelles importantes, peut-être plus que dans les démarches classiques.
Nous avons proposé à trois personnes, engagées dans des projets de transition agro-écologique, de nous dire comment elles ont été confrontées à ces dimensions personnelles et les leçons qu'elles ont tirées.
# 4 : Intelligence Artificielle : quels bouleversements pour les scientifiques, quels impacts dans les rapports entre science et société ?
Remontant aux années 1950 et aux travaux fondateurs d'Alan Turing, l'intelligence artificielle est un champ de recherche relativement ancien. Pour autant, ses développements et applications se sont considérablement étendus et accélérés ces dernières années. Avec l'augmentation régulière de la puissance de calcul et le développement d'algorithmes "apprenants", conjugué à partir des années 2000 à la révolution Web et du "big data", l'IA offre désormais la possibilité de travailler à des modes d'apprentissage de plus en plus profonds ("deap learning"), sur des corpus de natures diverses (textes, images, sons...) et des volumes de données de jour en jour plus importants.
Avec ces évolutions, les champs d'application de l'IA se sont notablement élargis, touchant aujourd'hui tous les secteurs de la société et du champ académique. Ainsi l'IA est-elle devenue, en quelques années, l'objet d'un débat public fort, questionnant notamment son potentiel intrusif (par rapport à la sphère privée) et même destructif (de l'emploi par exemple).
Dans le champ académique, loin d’être une simple mode, l’IA a modifié le quotidien de nombreux scientifiques, qu’ils soient experts (contribuant à l’avancée des techniques autour de l’IA) ou utilisateurs (disposant d’un nouvel outil méthodologique pour leur propre recherche). C'est sur cet aspect en premier lieu que les intervenants seront invités à réagir, en examinant de manière réflexive la façon dont l’arrivée de l’IA a modifié leurs pratiques, postures et méthodes de travail, mais aussi leur rapport à l'interdisciplinarité et, au-delà, à la société. Ils aborderont en particulier les questions épistémologiques et éthiques, les alliances interdisciplinaires possibles en matière d'IA, à commencer par le nouveau contrat social que certains aimeraient construire entre sciences du numérique et SHS sur le volet "explicabilité / acceptabilité" de l'IA.
Organisation
Coordination
Elle assure le fonctionnement du cycle et du comité scientifique, les relations avec les tutelles représentées au comité de pilotage, et apporte un soutien aux membres du comité scientifique qui se sont engagés à organiser un évènement.
Jacques Lançon est généticien au Cirad et à l’UR AIDA
Julien Mary est historien et référent scientifique à la MSH SUD
Alexandra Salvador est assistante à la direction scientifique du Cirad
Conseil scientifique
Il se réunit trimestriellement pour proposer des thèmes, concevoir des évènements et identifier les intervenants, et suggérer des mutualisations avec d’autres cycles qui porteraient des objectifs similaires.
Sa composition vise à mêler les disciplines, les institutions et à inclure des non chercheurs. La durée des mandats n’est pas fixe, les membres choisissant de participer ou de se faire remplacer à l’aune de leur charge de travail.
Membres actuels :
Virginie Anquetin est politiste à l’Université Paul Valéry et à l’UMR Art-Dev
José Bello est chargé de projets et vie coopérative à Enercoop LR
Denis Bourguet est écologue de l’environnement à l’INRAE et à l’UMR CBGP
Stéphanie Carrière est ethno-écologue à l’IRD et à l’UMR SENS
Marianne Chaumel est chargée de projet à MUSE et MAK’IT
Nathalie Chazal est virologue à l’Université de Montpellier et à l’UMR IRIM
Delphine Luquet est éco-physiologue au Cirad et à l’UMR AGAP
Khedidja Mamou est architecte et sociologue à l’ENSAM et au Laboratoire IFAM
Antoine Rousseau est mathématicien à l’Inria et à l’IMAG
Adrien Vassilevsky est ingénieur énergie renouvelable à l’ADEME
Anciens membres :
Patrick Caron (MUSE, MAK’IT)
Florent Masseglia (Inria, IMAG)
Samuel Puygrenier (ADEME)
Delphine Sicard (INRAE, UMR SPO)
Comité de pilotage
Les représentants des institutions partenaires se réunissent annuellement pour examiner l’utilisation des ressources mises à disposition du cycle sur la base d’un bilan annuel élaboré par le secrétariat et examinent le programme de l’année suivante. A cette occasion, ils suggèrent des thèmes d’intérêt pour leurs institutions qui seront portés devant le conseil scientifique. A l’extérieur, les membres du comité de pilotage peuvent être amenés à jouer les ambassadeurs du cycle au sein de la communauté scientifique.
Olivier Tinland représente la MSH SUD
Elisabeth Claverie de Saint Martin représente le Cirad
Alain Jean-Marie représente l’INRIA
Christophe Soulard représente l’INRAE
Etienne Rodary représente l’IRD
Fabrice Hirsch représente l’Université Paul Valéry