Le projet
A la source : un collectif pour partie déjà constitué
PLATem s’appuie sur des « ressources » déjà réunies dans le cadre d’un précédent Programme de la MSH de Montpellier (« Fait colonial et fait guerrier : jeux de miroirs et perspectives croisées »), au terme duquel, fin 2015, deux journées d’études ont été consacrées aux enjeux posés par les témoignages d’acteurs. Au cours de ces journées, des politistes, historiens et linguistes (CEPEL, CRISES, ART-DEV et PRAXILING) ont commencé à échanger, tout en bénéficiant de l’appui de projets d’ampleur déjà avancés (comme « Ego 39-45 » à l’Université de Caen ou « Corpus 14 » piloté par l’UMR PRAXILING de l’Université Paul Valéry-Montpellier 3, ou d’équipes au travail depuis plusieurs années (CRID 14-18, équipe du séminaire « L’ordinaire de la guerre » à l’ENS-LSH de Lyon, chercheurs associés à la Fondation pour la Mémoire de la Déportation).
En marge de ce programme, un collectif s’est constitué de manière informelle. Dénommé « Colmonté » (Collectif montpelliérain sur le témoignage), ce collectif a organisé plusieurs séminaires de recherche sur la parole des enquêtés, auxquels ont participé plusieurs titulaires et doctorants issus de diverses disciplines (science politique, histoire, anthropologie, études littéraires) et relevant du CNRS ou des universités montpelliéraines.
Ces travaux ont révélé l’existence d’un intérêt collectif manifeste pour le matériau « témoignage » pratiqué par de très nombreux collègues du site, sous diverses formes et selon différents objectifs et méthodes de travail, ainsi qu’une réelle demande d’appui technique et de réflexion méthodologique interdisciplinaire quant à la question des modes de recueil et d’exploitation de la parole des enquêtés.
Potentiel de chercheurs concernés par la plateforme
PLATEM entend élargir ce premier noyau de chercheurs constitué autour de l’objet « témoignages » en direction d’autres disciplines (sociologie, psychologie, médecine, informatique, économie, didactique, agronomie, écologie, droit, géographie, statistique…), étendant de ce fait son périmètre institutionnel aux autres organismes de recherche du site partenaires de la Fédération de Recherche MSH Sud (CIRAD, IRD, IAMM, SupAgro…).
PLATEM est donc d’emblée conçu comme un projet fédérateur pour les chercheurs de notre site, répondant en cela à la mission de structuration du dialogue interdisciplinaire dévolue à la MSH Sud à l’échelle du territoire.
Un laboratoire critique et réflexif...
PLATEM défend, pour la mettre en question empiriquement, une approche contextualiste du recueil de la parole des enquêtés, qui met l’accent sur l’importance de s’intéresser autant au contexte du recueil, c’est-à-dire à ses conditions les plus concrètes, matérielles et temporales, qu’au verbatim. Ce faisant, PLATEM se veut être notamment un outil de valorisation des sciences sociales auprès des autres disciplines mobilisant la parole des acteurs dans le cadre de leurs travaux.
Il ne s’agit pas de s’en tenir au seul recueil de la parole orale, dont les modalités sont nombreuses (de l’immersion ethnographique aux questionnaires précodés, en passant par les entretiens semi-directifs, l’enregistrement audiovisuel et les méthodologies participatives), et à propos duquel il existe une très vaste littérature. PLATEM entend également comparer paroles orales et témoignages écrits (eux aussi particulièrement étudiés en histoire et, dans une moindre mesure, en sociologie), ainsi que les diverses méthodologies de travail liées dans les diverses disciplines qui y ont recours. Les historiens, par exemple (histoire sociale, sociohistoire), ont développé des méthodes critiques sur les « témoignages » pouvant être très stimulantes pour les chercheurs s’intéressant essentiellement à la parole orale. Il en va de même pour les méthodologies de recueil de la parole orale développées par exemple par les psychologues, s’avérant souvent singulièrement déroutantes pour les sociologues ou les historiens. L’apport des informaticiens et des statisticiens peut être également très appréciable dans le cadre d’une approche quantitative de ce genre de matériaux et la visualisation des résultats.
Il y a donc intérêt à expérimenter et comparer, en « laboratoire », les différents procédés techniques et méthodologies de recueil de la parole (en pensant par exemple le confort, l’inconfort et le réconfort du témoin). Mais PLATEM entend penser autant contre l’expérimentation qu’avec elle, en en examinant les apports et les limites. Il s’agira en effet de comparer les modes de recueil, « sur la plateforme », avec d’autres, « dans le monde (social) » (par toutes méthodes possibles, y compris audiovisuelles). De ce fait, idéalement, ce sont des relations suivies entre enquêteurs et enquêtés qui devraient être privilégiées, c’est-à-dire des relations permettant, dans une logique de panélisation, de faire varier les relations de prise de parole (passage par exemple du domicile et/ou lieu de travail à la plateforme, ou inversement.
… et un dispositif technique mutualisé
Techniquement, PLATEM repose sur un dispositif en construction, mutualisé avec d’autres projets portés par la MSH Sud (MSH-Sud.TV et NumeRev) :
- - un plateau technique d’enregistrement expérimental de la parole avec au moins deux configurations possibles :
- une salle d’enregistrement filmé, dûment équipée, rendant officiels sinon solennels l’accueil de l’enquêté et l’attention accordée à ses propos
- une salle de discussion organisée de manière à rendre confortable le recueil de la parole
- - un dispositif d’enregistrement audio-vidéo portatif, afin de réaliser des entretiens hors-les murs de la MSH.
A moyen terme, PLATEM pourra compter sur une plateforme numérique qui hébergera certains contenus recueillis (entretiens audio et filmés, témoignages écrits océrisés, etc.) en lien avec les productions scientifiques qu’ils auront nourri, ceci notamment afin de travailler à l’enrichissement de nos mode d’administration de la preuve (l’un des objectifs premiers de NumeRev). A plus long terme, PLATEM pourra possiblement bénéficier des scanners et logiciels d’océrisation, d’analyse textuelle et d’extraction/traitement de données Web dont la MSH Sud souhaiterait se doter afin de développer un dispositif de numérisation de documents et corpus, de constitution de bases de données et d’exploitation des données produites.
De ce fait, PLATEM pourra aider à la constitution de bases de données numériques de témoignages écrits et oraux (sur le modèle par exemple d’Ego 39-45). Plus globalement, la numérisation des données d’enquêtes sera favorisée à condition de réfléchir non seulement à ce qui est mis à disposition, mais aussi aux logiques d’usages. Au-delà du respect des normes ordinaires du travail scientifique (citation, etc.), l’accès à ces ressources numériques issues des enquêtes réalisées grâce à PLATEM pourra le cas échéant être subordonné à un retour écrit visant à enrichir l’analyse du matériau.
Animation scientifique & formation
PLATEM est animé par un séminaire bimensuel ou mensuel de recherche-action autour de la question du recueil et des usages de la parole des enquêtés et des corpus de témoignages.
PLATEM est également un outil de formation des chercheurs et étudiants (formation technique à la prise de son et/ou d'images, au recueil de la parole, MOOC…).
Co-pilotage : François Buton (UMR Triangle, ENS Lyon), Emmanuelle Cheyns (UMR MOISA, Cirad, Montpellier), Julien Mary (MSH Sud), Antoine Bourlier (MSH Sud)
Plus d'information : julien [DOT] mary [AT] mshsud [DOT] org
Le séminaire
- Jeudi 14 décembre 2017 : "Le langage des témoignages (1)"
Ce premier atelier interdisciplinaire visait à discuter des enjeux liés aux compétences linguistiques des enquêtés ou des témoins, à l’échange linguistique souvent asymétrique que constitue toute relation d’enquête, qu’elle repose sur le dépouillement de témoignages écrits ou qu’elle passe par des échanges oraux, par entretiens ou immersion ethnographique. Il a également permis d’échanger sur les conditions de transcription des entretiens, sur ce qu’on perd et ce qu’on valorise dans l’opération de transcription à l’écrit.
Les situations rencontrées peuvent être très diverses : certains enquêtés s’expriment exclusivement dans une langue étrangère, ou dans un français très sommaire, d'autres souffrent d’un sentiment d’insécurité dans leur expression langagière ou de formes peu sophistiquées d’expression à l'écrit, d’autres encore abusent au contraire d’un langage spécialisé. Comment les chercheurs rendent-ils compte de ces spécificités, comment travailler avec elles voire sur elles ?
Programme :
Mohammad Alsadhan (UMR PRAXILING, UPVM3/CNRS) : « Témoignages de réfugiés Syriens : expérience particulière, diversité linguistique et problèmes méthodologiques »
Helena Trnkova (EA CRISES, UPVM3) : « Écrire l'expérience combattante à partir des témoignages austro-hongrois: les enjeux de la traduction le tissage d'un récit historique »
Alice Simon (UMR CEPEL, UM/CNRS) : « L'incidence des styles de langage socialement différenciés sur l'expression des opinions politiques - le cas des enfants »
- Jeudi 25 janvier 2018 : "Le langage des témoignages (2)"
Cette deuxième séance du premier atelier interdisciplinaire PLATEM a poursuivi le questionnement initié en décembre sur les enjeux liés aux compétences linguistiques des enquêtés ou des témoins, à l’échange linguistique souvent asymétrique que constitue toute relation d’enquête, qu’elle repose sur le dépouillement de témoignages écrits ou qu’elle passe par des échanges oraux, par entretiens ou immersion ethnographique.
Programme :
- Bertrand Verine (UMR PRAXILING, UPVM3) : « De l’importance des marques d’hésitation dans les témoignages oraux »
- Alice Champollion (EA LLACS, UPVM3) : « La langue occitane des pêcheurs : collectages sur le littoral méditerranéen »
-
Emmanuelle Cheyns (UMR MOISA, Cirad) :
« Langages du corps déviants dans la participation libérale. Interventions de paysans indonésiens dans la Table ronde sur l'huile de palme durable ».
L'incidence des styles de langage socialement différenciés sur l'expression des opinions politiques - le cas des enfants »
- Mercredi 7 mars 2018 : Journée d'étude (co-organisée avec le festival Paul Va au Cinéma) "Cinéma en sciences sociales"
Comment les chercheurs en sciences humaines et sociales se servent-ils du cinéma pour intervenir dans la société ? Comment le cinéma se nourrit-il des sciences humaines et sociales ?
- Masterclass « Cinéma & Recherche : voir autrement? » : Manon Ott et Grégory Cohen (Centre Pierre Naville, Université d'Evry)
Durant plusieurs années, ces deux chercheurs et cinéastes ont partagé un même terrain de recherche, dans un quartier populaire de la ville des Mureaux, en région parisienne, où ils ont habité et mené leurs recherches en immersion. Parallèlement à un travail de thèse en sciences sociales, ils ont chacun réalisé un film : "De cendres et de braises" (Manon Ott) et "La cour des murmures" (Grégory Cohen), dont il a été projeté des extraits en appui à leur intervention. En revenant sur la fabrication de leurs films, les deux cinéastes et chercheurs ont parlé de la façon dont le recours au cinéma est venu bouleverser leurs façons de faire de la recherche en sciences sociales en les invitant à d’autres modes de rencontres avec les habitants des quartiers des Mureaux, mais également en entrant avec ces derniers dans un processus de recherche et de création partagée. Ils sont ainsi revenus sur la façon singulière dont ils ont mis en scène leurs paroles dans leurs films, ainsi que sur la tension et le dialogue fécond entre travail scientifique et travail artistique qui habitent leurs recherches et leurs films respectifs.
- Le Master 2 de réalisation documentaire Ateliers Varan-UM3 : Guillaume Boulangé (coordinateur), Séverine Vanel (monteuse Varan) et les étudiants du Master 2018
Ce Master professionnel associe dans une même formation des enseignants-chercheurs universitaires et des encadrants professionnels de l’image. « L’esprit Varan », c’est un héritage de Jean Rouch, porté par une école qui défend une relation à l’autre : le réalisateur se met au service de son sujet, de ses personnages, il doit définir son point de vue, situer son regard, s’intégrer et être à l’écoute.
- Jeudi 5 avril 2018 : "Jeux de rôle, théâtre forum et playback théâtre" & formation à la prise de son dans un dispositif de recherche
Ce troisième atelier interdisciplinaire s'est intéressé à des dispositifs originaux de recueil de la parole : les jeux de rôle, le théâtre forum et le playback théâtre. Au delà d'une simple présentation de ces dispositifs, il s’est agi de questionner ce qu'ils font à la parole, mais aussi ce qu'ils permettent de produire pour la recherche. Cette séance de séminaire a été illustrée par une représentation de théâtre-forum. La journée s'est achevée par un atelier de formation pratique à la prise de son dans un dispositif de recherche.
Programme :
- William’s Daré, Francois Bousquet avec la contribution de Aurélie Botta et Frédérique Jankowski, Cirad, UR Green : * Jeux de rôles, théâtre forum, playback théâtre : ce que ces dispositifs produisent comme parole et témoignage pour la recherche *
Résumé : Les jeux de rôles, le théâtre forum et le playback théâtre sont des dispositifs qui font émerger une parole d'acteurs dans un cadre non conventionnel. Ils produisent des corpus qui peuvent s’appuyer ou pas sur un travail préalable de co-création, puis sur des témoignages ou des actions en situation contés ou joués. Quelle est la nature de cette parole ? Comment la recherche en science sociale l'intègre-t-elle dans ses dispositifs de production de connaissances ? Les trois dispositifs seront présentés ainsi que certains protocoles de recueil et d’analyse des paroles.
- Séance de théâtre forum par la troupe Agropolis. Une courte scène est jouée, le public réagit, les spect-acteurs qui le désirent montent sur scène pour explorer des solutions : * Précarité au travail *
Résumé : Après de nombreux contrats répétés de courte durée, Dédé vient voir sa responsable hiérarchique. Elle lui avait parlé d’un poste stable…
- Formation animée par
Antoine Bourlier, Réalisateur, responsable audiovisuel de la Maison des Sciences de l’Homme Sud (
www.mshsud.tv) :
* Recueillir la paroles des témoins : des usages à la technique. Atelier de formation pratique à la prise de son dans un dispositif de recherche *
- Jeudi 6 décembre 2018 : 4ème atelier PLATEM
Ce quatrième atelier interdisciplinaire s'est intéressé au travail sur les corpus.
Avec Nicolas Mariot (CNRS-CESSP Paris) et Laurent Bonelli (Paris Nanterre-ISP).
Présentation : François Buton (CNRS-Triangle et PLATEM).
Discussion : Sylvain Bertschy (CRISES-UPV)
Comment travailler des corpus de textes, correspondances intimes ou dossiers administratifs, pris dans leur totalité (celle d’une cote d’archives) ou selon des procédures d’échantillonnage ? La séance permettra d’aborder de nombreuses questions, sur la réalité décrite dans les sources, sur la mise en série des données, ou sur les outils pour les traiter ou encore sur la manière de mettre en récit.
Nous avons choisi d’inviter des chercheurs qui, dans leurs travaux récents, nous paraissent avoir particulièrement bien « tenu » ce travail d’exploitation intensive et réflexive d’un corpus qui fonde l’essentiel (mais pas la totalité) de leur terrain empirique.
Sociologue et historien, Nicolas Mariot, dans Histoire d’un sacrifice, Robert, Alice et la guerre, (Seuil, 2017), s’intéresse à la « radicalisation intime » du sociologue Robert Hertz mobilisé comme soldat en août 1914, en exploitant particulièrement la « forêt de mots » qui fait la correspondance de Hertz avec son épouse Alice (et plus largement son premier cercle familial). L’ouvrage se conclut sur un chapitre intitulé « Les dessous du récit » particulièrement stimulant pour réfléchir aux manières d’user des correspondances.
Politistes, Laurent Bonelli et Fabien Carrié ont publié La fabrique de la radicalité, Une sociologie des jeunes djihadistes français (Seuil, 2018), dans lequel ils s’appuient en grande partie sur les dossiers de la Protection judiciaire la jeunesse (PJJ) de 133 mineurs poursuivis pour des affaires de terrorisme ou signalés pour « radicalisation » afin de mettre en évidence à la fois une diversité des types de radicalités mais aussi les logiques sociales (et pour partie institutionnelles) de production de la radicalité. L’ouvrage comprend un premier chapitre spécifiquement dédié à la présentation des sources de l’enquête.
- Vendredi 7 décembre 2018 : Conférence-débat autour de Nicolas Mariot
Comment en vient-on à s’engager corps et âme dans un conflit ? Qu’est-ce qui, de la ferveur nationale, de la pression familiale ou des valeurs personnelles, explique qu’un jeune intellectuel choisisse de prendre toujours plus de risques pour défendre sa patrie ? La correspondance du sergent Hertz et de sa femme Alice constitue une source précieuse pour comprendre un tel jusqu’au boutisme.
Appelé à combattre lors de la mobilisation générale d’août 1914, Robert Hertz n’aura de cesse de quitter son premier régiment d’affectation, pourtant préservé des combats san- glants, pour rejoindre une unité au plus près du feu. Norma- lien, disciple prometteur de Durkheim, il refuse de recourir à ses appuis dans les cercles du pouvoir pour se mettre à l’abri. Alors que ses amis et son jeune frère l’enjoignent à se proté- ger, il s’enferme, avec sa femme, dans une logique fatale :
« comme juif, comme socialiste, comme sociologue, je devais faire plus » écrit-il à Alice, quelques semaines avant de mou- rir, fauché par les mitrailleuses allemandes. Sa guerre n’aura duré que huit mois.
Drame intime et tragédie collective, cette histoire explore les ressorts d’une radicalisation, donnant à lire le pas de deux d’un sacrifice, la fabrique épistolaire d’un martyre.
Nicolas Mariot, chercheur au CNRS, est l’auteur de Tous unis dans la tranchée ? (Le Seuil, 2013)
La séance sera introduite et animée par :
François Buton (DR CNRS-Science politique, UMR Triangle, ENS Lyon)
Discussion :
Pierre-Yves Lacour (MCF-Histoire, CRISES, UPVM3 - Eric Soriano MCF-Science politique, UMR ART-Dev, UPVM3)
- Mardi 16 avril 2019 : Les questions éthiques liées aux enquêtes basées sur le recueil de la parole (1)
Ce cinquième atelier interdisciplinaire PLATEM, en collaboration avec Sociopolis, visait à travailler les questions éthiques liées aux enquêtes basées sur le recueil de la parole.
Dans leurs pratiques, les chercheurs SHS, comme tous les chercheurs, sont couramment confrontés à des questions éthiques. C’est singulièrement le cas pour les chercheurs mobilisant des méthodologies d'enquête basées sur le recueil de paroles. Le matériau humain et social composant les informations ainsi recueillies sont dites « sensibles » en cela qu’elles peuvent relever du champ des données personnelles, toucher à l’intimité de la personne, et in fine exposer l’enquêté à une certaine forme de vulnérabilité.
Pour accéder à ces sources sensibles et néanmoins essentielles d’information, des chercheurs établissent une relation de confiance avec l’enquêté, relation parfois créée sur le long terme et plus ou moins normée selon les disciplines (consubstantielle à la discipline, dès l’apprentissage de celle-ci, ou bien apprise sur le tas, de manière empirique ou en braconnant dans des disciplines mieux outillées), renvoyant à un cadre déontologique. Ce faisant, le pacte que le chercheur établit avec l’acteur dont il recueille la parole implique une forme de respect et de protection de cette dernière, et au-delà de la personne de son auteur. Ces éléments sont d’autant plus essentiels que, au-delà de la relation duale entre l’enquêteur et l’enquêté, la parole recueillie est destinée à être administrée dans une production scientifique et, de ce fait, conduite à être partagée avec d’autres (la communauté scientifique, les partenaires non-académiques du chercheur, et au-delà).
Ce sont précisément les questions éthiques posés par la relation entre l’enquêteur et l’enquêté, l’administration de la parole de ce dernier et son partage, dans le contexte actuel de la recherche, que cet atelier interroge. Comment faire la science dans le respect dû aux sources, et comment cela se traduit-il dans la transformation des matériaux depuis ceux recueillis à leur présentation et usage public ? C’est ici moins l’exigence de scientificité qui est interpellée que celle de respect de la parole et de son émetteur, même s’il pourra être intéressant de travailler ces questions de manière croisée. Comment les différentes disciplines SHS sont-elles outillées en la matière ? Plus encore, par-delà l’attraction « méthodologiste », comment les réponses varient-elles selon la nature des recherches et des enquêtes ? Comment contextualiser la parole de manière à pouvoir l’utiliser en conciliant exigences scientifiques et éthiques ? Comment protéger l’enquêté (anonymat, confidentialité, choix déontologique de ne pas dévoiler tous les matériaux…) ? Au-delà, comment préserver son intégrité et sa dignité ? Comment anticiper les possibles bouleversements induits par l’enquête dans la vie de l’enquêté ? Plus encore, quels retours faire à l’enquêté ? In fine, c’est aussi la question de l’auctorialité qui est convoquée : l’enquêté peut-il/doit-il être considéré comme le co-auteur de l’enquête ?
Au-delà, cette séance entendait initier un questionnement devant servir de guide au 6e séminaire PLATEM autour des questions d’archivage numérique des matériaux d’enquête en vue de leur réutilisation par d’autres, au service de nouvelles enquêtes. Les politiques « Open Access » pressent en effet aujourd’hui les SHS de codifier et rendre disponibles leurs matériaux d’enquête ainsi que leurs enquêtes intégrales, avec des exigences juridiques particulières de nature à ébranler les fondements épistémologiques de certaines disciplines et à modifier leurs pratiques éthiques, par exemple en ayant recours au formulaire de consentement libre et éclairé des sources. Celui-ci fait reposer la question éthique sur le contrat entre individus autonomes et la responsabilité individuelle sur les personnes enquêtées ; ainsi, le chercheur n’est plus amené à jouer le rôle de tiers garant mentionné ci-dessus. Que fait la demande de consentement à l’enquête et à la relation enquêteur-enquêté ? En quoi la réponse varie selon la nature des recherches et des enquêtes ? Le « consentement » de l’enquêté est-il donné à l’enquêteur ou à la communauté scientifique dans son ensemble ? D’une manière générale, quelles sont ainsi les contraintes éthiques à la réutilisation de matériaux de type témoignages ou entretiens ?
Programme :
* Céline Alcade (UPVM3, EA Dipralang), "Les questions éthiques posées par une ethnographie de la parole dans une institution de formation en hôtellerie-restauration"
Cette communication se basera sur une ethnographie menée de 2013 à 2015 dans un établissement privé du supérieur formant de futurs managers de l’hôtellerie-restauration. Trois questions éthiques posées dans le cadre de cette recherche seront ici abordées. En premier lieu, la perspective sociolinguistique dans laquelle s’ancre l’étude pose le problème de la contextualisation nécessaire des données, qui fait partie intégrante de la validité des résultats de recherche dans la mise en relation entre pratiques langagières, représentations sociales de ces pratiques, statuts et rôles socioprofessionnels des enquêtés. Ensuite, ces questions éthiques relèvent aussi, tout particulièrement dans le cadre d’une démarche ethnographique, qui plus est assortie d’une injonction collaborative avec objectif opérationnel à la clé, de la difficulté de la position de chercheuse au sein de l’institution étudiée, où les enquêtés présentent des enjeux parfois divergents au cœur de relations de pouvoir qu’il faut être à même de gérer sans leur porter atteinte (en tout cas en cours de recherche) et sans bouleverser les (dés)équilibres, ce qui pourrait porter préjudice à l’enquête. Enfin, dans ce contexte, la question de la restitution (que dire ? comment le dire ? à qui ?), comme de la valorisation de la recherche (question de son contenu, de sa diffusion, de son exploitation, de son archivage…), que ce soit durant ou à l’issue de la recherche, n’en est pas moins problématique. Elle touche en effet à l’éthique de la recherche (pour quoi fait-on de la recherche ?), posant la question de l’implication du chercheur (son rôle) sur ses terrains d’enquête, et plus largement dans la société.
* Isabelle Felici (UPVM3, EA LLACS), "Naissance et enjeux de la plateforme "Enfants" d'Italiens et d'Italiennes"
Cette intervention propose de retracer la naissance de la plateforme « Enfants » d’Italiens et d’Italiennes hébergée sur le site de l’université Paul-Valéry Montpellier 3 (https://enfantsditaliens.univ-montp3.fr/), accueillant des textes et témoignages d’« enfants » d’Italiens et d’Italiennes qui ont émigré de par le monde. La question du filtre par lequel passe le témoignage se pose de façon particulière puisqu’il est ici double : celui des enquêteurs et celui des enquêtés qui transmettent le parcours de leurs ascendants, devenant eux-mêmes « enquêteurs » du passé de leur propre famille. À cette caractéristique s’ajoutent d’autres éléments insolites, notamment le nombre d’enquêteurs, qui ne conduisent d’ailleurs chacun qu’un seul entretien. Si certaines questions éthiques se trouvent ainsi démultipliées, la publication, en volume et maintenant en ligne, cristallise la question du consentement puisque le résultat des enquêtes que les auteurs des textes et/ou les témoins n’ont pas souhaité voir publier n’est pas utilisé. Seront présentés au cours de cette intervention les outils développés pour préparer les étudiants à toutes les étapes d’un projet dont le but est moins l’enquête en soi que le partage de témoignages. La plateforme s’inscrit en effet dans un travail de reconstruction de la mémoire de l’émigration italienne à partir de parcours individuels qui, ainsi rassemblés, se font écho, se répondent, permettant souvent de combler des lacunes dans l’histoire de ces mouvements migratoires et de remettre en question certaines visions fossilisées de la question migratoire.
* Muhammad Alsadhan (UPVM3, UMR PRAXILING), "Recueillir la parole des réfugiés syriens. Une enquête sous contraintes"
En 2017/2018, le projet « Réfugiés syriens : expériences, représentations et identités multiples » a reçu le financement du programme PAUSE du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, parrainé par le Collège de France. Son objectif est de rendre compte de l’expérience des réfugiés syriens en France à travers la collecte de leur parole par le biais d’entretiens interactifs sous forme de récits de vie. Notre étude s’inscrit dans le cadre d’une linguistique anthropologique et matérialiste selon laquelle le langage est avant tout un fait social. (Détrie et al., 2017). Cette proposition de communication envisage d’exposer le terrain (Blanchet, 2012) dans sa toute sa complexité, cette dernière étant liée au contexte sociopolitique extrêmement difficile dans lequel se trouvent les intéressés. Notre démarche s’intéresse essentiellement à présenter les diverses contraintes, en amont comme en aval de l’enquête, qui s’exercent sur la production et l’exploitation de la parole des enquêtés. La question éthique émane ici des particularités de l’enquête elle-même, qualifiée comme « sensible » (Paveau et Perea (eds), 2012). De ce fait, contexte, enquête et même enquêteur suscitent des méfiances de la part des enquêtés pour diverses raisons. Ce qui a pour effet de limiter et d’entraver la liberté d’enquêter et de traiter ces données.
- Mardi 10 mai 2019 : Les questions éthiques liées aux enquêtes basées sur le recueil de la parole (2)
Ce cinquième (bis) atelier interdisciplinaire PLATEM, en collaboration avec Sociopolis, visait à poursuivre le questionnement initié en avril autour des questions éthiques liées aux enquêtes basées sur le recueil de la parole.
Programme :
* Morgane Leclercq (Cirad, UMR AGAP), "Comment préparer une enquête impliquant des êtres humains ? Réflexions autour du consentement libre et éclairé"
La dignité humaine est le principe fondamental de toute recherche éthique impliquant des êtres humains. Elle signifie qu’une personne ne doit jamais être traitée comme un objet ou comme un moyen, mais comme une entité à part entière méritant le respect. Parmi ses diverses implications, la dignité humaine impose aux chercheurs d’obtenir le consentement libre et éclairé des participants aux recherches. Aux États-Unis et au Canada, des comités d’éthique de la recherche s’assurent que les chercheurs, les étudiants et les professionnels de recherche qui ont la charge de projets de recherche respectent le consentement libre et éclairé de leurs participants. Cette contribution vise à présenter les documents qui doivent être préparés les chercheurs nord-américains en vue d’obtenir et de documenter le consentement libre et éclairé de leurs participants. Ces documents entrent, sur plusieurs points, en concordance avec les prescriptions du Règlement général sur la protection des données de l’Union Européenne. La contribution retrace le cheminement éthique préalable à la recherche qui s’impose en Amérique du Nord et propose également un retour réflexif sur cette préparation, sur la mise en œuvre effective de la demande de consentement et sur les défis qui peuvent se poser. Les propos reposent sur l’expérience de l’auteure qui a conduit des recherches en Afrique de l’Ouest de février à mai 2018, avec une approbation du comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval (CÉRUL).
* Claire Ducournau (UPVM3, RIRRA 21), "Du recueil de la parole à ses restitutions : retour sur une enquête entre sociologie et littérature"
Cette communication propose un retour réflexif sur une enquête interdisciplinaire de long terme menée dans le cadre d’une thèse soutenue à l’EHESS en 2012, et publiée en 2017 sous forme de livre. Le volet ethnographique de cette recherche qui portait sur les mécanismes de consécration d’auteur·e·s originaires d’Afrique subsaharienne francophone a largement reposé sur le recueil de la parole vive de tels écrivain·e·s et de leurs éditeur·ice·s. Cette population rassemblait des intellectuels publics souvent aisément reconnaissables à partir de certaines de leurs caractéristiques sociales, et nommés d’ordinaire dans les travaux d’études littéraires africaines, ce qui risquait de ruiner la confidentialité et l’anonymat traditionnellement garantis en sociologie aux enquêtés, et nécessaires pour avancer certains arguments scientifiques. Pour résoudre ces problèmes, un triple régime de restitution des propos recueillis en entretien et lors d’observations a été adopté pour administrer des preuves ajustées aux régimes d’interprétation convoqués : nomination produisant des effets cognitifs sans nuire aux individus ; anonymisation sociologique (impliquant, ou pas, le choix d’un pseudonyme) ; et enfin stylisation visant à renforcer la confidentialité. La communication revient sur les enjeux conjointement méthodologiques et éthiques, la mise en œuvre et la réception de ces choix d’écriture à différents moments et dans des contextes (disciplinaires) distincts.
* Bernard Moizo (IRD, UMR GRED), "Back to the future"
Au terme d'un terrain de deux ans dans une communauté aborigène du nord-ouest de l'Australie, j'ai rédigé un mémoire de Ph. D. (Université de Canberra). Lors de mon séjour dans cette communauté j'avais été, au gré des situations et des sollicitations, « simple» anthropologue, conseiller communautaire, anthropologue conseil pour la communauté puis pour l'organisation aborigène locale, et enfin expert pour le gouvernement australien. Dans cette thèse, qui traite des problèmes d'émergences identitaires dans le contexte d'une communauté aborigène, j'avais choisi, conformément aux engagements pris, de ne pas aborder certains thèmes et d'utiliser des pseudonymes pour tous les individus. J'en ai fait parvenir un exemplaire à la communauté via l'organisation aborigène locale. Quelques semaines plus tard, un courrier du « Council for Aboriginal Reconciliation » m'informait, par l'intermédiaire de son anthropologue conseil, que « la communauté aborigène de Fitzroy Crossing avait exprimé de sérieuses réserves sur le contenu de la thèse et en particulier sur certaines informations que la communauté considérait comme confidentielles ». Cette communication proposera ainsi d’effectuer un retour sur les restrictions d’accès à cette thèse suite à des accusations d’utilisation de données collectées « hors d’un contexte professionnel ».
- Appel à communication : "Humanités numériques" et LLSHS : quelles "humanités" pour quels usages du "numérique" ?
Ce sixième atelier PLATEM a eu lieu le 17 octobre 2019 à la MSH SUD (Montpellier, rue du professeur Henri Serre / arrêt de tram Place Albert Ier).
Appel à propositions :
Définies par ses promoteurs à la fois comme un domaine de recherche à part entière et une ingénierie au croisement des outils informatiques et des recherches en LLSHS (Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales), les « Humanités Numériques » (ou « Digital Humanities ») interpellent les chercheurs dans leurs pratiques, questionnent les disciplines, et prétendent même annoncer une révolution paradigmatique. Force est de constater que l’informatique modifie profondément l’environnement de la recherche, depuis l’accès à des gisements de données (relevant notamment des « big data ») au recours à des solutions logicielles renouvelant les manières d’aborder le traitement qualitatif et/ou quantitatif des corpus LLSHS, en passant par le développement de formats de publication et de diffusion susceptibles de satisfaire l’injonction généralisée à la codification et à la mise à disposition (en « open access ») des matériaux de recherche ou des enquêtes elles-mêmes.
Dès lors, les « Humanités numériques » tendent à s’ériger en une trans- voire une méta-discipline : les disciplines LLSHS sont invitées à faire fi de tout ce qui les a distinguées et de tout ce qui contribue encore à les différencier, à s’unir au nom du « défi numérique » et, en son nom, à mieux faire porter leur voix dans un système de recherche de jour en jour plus concurrentiel. Pourtant, des infrastructures comme Huma-Num, qui défendent tout à la fois une « coordination de la production raisonnée et collective de corpus de sources » et « un dispositif technologique unique permettant le traitement, la conservation, l'accès et l'interopérabilité des données de la recherche » ne sont pas mobilisées par les disciplines LLSHS de la même manière. Alors que certaines sont déjà rompues à la production de corpus ou de données modélisées réutilisables, d’autres insistent plutôt sur la capacité à produire de nouveaux corpus ou sur le lien nécessaire entre délimitation du corpus et construction de la problématique de recherche.
Dans le cadre du séminaire MSH SUD PLATEM – donc à partir de ce qui fait sa spécificité : les enquêtes mobilisant la parole d’acteurs, de témoins et d’enquêtés –, ces enjeux nous incitent à dresser une sociologie plus fine des usages du numérique, des objets et des méthodologies de recherche. Numérisation de corpus, exploitation de corpus « nativement numériques », traitements statistiques outillés par l’informatique, fouille de textes (« text mining »), traitement automatique des langues (mais aussi du son et de l’image), réutilisation de corpus constitués par d’autres, nouveaux modes d’administration de la preuve, modélisation et infovisualisation, etc. : les usages visés, nombreux et variés, sont presque routiniers dans certaines disciplines, alors qu’ils suscitent le débat dans d’autres. Les « Humanités Numériques » tiennent-elles leur promesse de méthodologies « augmentées » par l’informatique et d’une forme de « science ouverte » – écartelée du reste, de manière peu questionnée, entre paradigmes libéral et libertaire ? Quels sont les effets de leur développement sur la division du travail scientifique – notamment entre et à l’intérieur des Lettres, Langues et Sciences Humaines et Sociales –, sur la place relative des disciplines, sur leur manière d’observer le monde social ? Quelles contraintes, déontologiques et scientifiques, pèsent sur la réutilisation de matériaux comme les témoignages ou les entretiens (sous forme enregistrée ou transcrite) ? Au-delà de ces questions, cette sixième séance du séminaire PLATEM entend offrir l’opportunité d’un débat à la fois entre représentants des LLSHS – dans toute leur diversité – confrontées au numérique, mais aussi avec les informaticiens.
Tous les formats de communication peuvent être proposés, de la communication analytique aboutie au retour réflexif sur une enquête en cours ou achevée.
Les communications devront tenir en 20 minutes maximum pour permettre le débat entre les participants et ainsi croiser les points de vue disciplinaires.
Merci d'envoyer vos propositions de communications avant le 10 septembre 2019 (nom et références de l'auteur, un titre et un résumé de quelques lignes) à :
julien [DOT] mary [AT] mshsud [DOT] org
Les propositions seront sélectionnées par un conseil scientifique composé de François Buton (Science politique, DR CNRS, UMR Triangle, ENS Lyon), Emmanuelle Cheyns (Socio-économie, Cirad, UMR MOISA, Montpellier) et Julien Mary (Histoire, MSH SUD / UPVM3, CRISES, Montpellier).
Lundi 16 décembre 2019 : 7ème atelier PLATEM
Ce septième atelier PLATEM a eu lieu le 16 décembre 2019 à la MSH SUD (Montpellier, rue du professeur Henri Serre / arrêt de tram Place Albert Ier).
Co-organisé avec le projet Foodscapes, cet atelier propose d’explorer les narrations sensibles dans les recherches en SHS, en particulier les « cartes sensibles ».
Les « cartes sensibles » permettent de mener des recherches sur la perception des environnements (lieux et espaces traversés) par les habitants en s’intéressant aux éléments sensibles qui guident ces perceptions. Les pratiques cartographiques sont de plus en plus mobilisées pour renouveler les méthodologies qualitatives de constitution du savoir. Les cartographies collaboratives, participatives, ainsi que de nombreuses pratiques alternatives de la cartographie, se multiplient. Elles permettent de susciter des récits. Par cartographie sensible, on entend une représentation qui s’affranchit des conventions classiques de la cartographie pour autoriser l’utilisation de différentes projections (vue aérienne, vue en élévation, dessin en trois dimensions), échelles (en grossissant un objet pour montrer son importance), ou encore le recours au dessin et à les matériaux (tissus, etc.). Cet objet offre la possibilité de représenter l’espace tel qu’il est perçu par ses habitants, de retracer en quelque sorte leur récit de vie. La carte sensible peut donc être le moyen d’articuler des savoirs de différentes natures, savoirs experts et savoirs d’expériences. S’y ajoutent, dans le cas d’une cartographie participative, des savoirs individuels et collectifs.
Ce séminaire a été suivi par un atelier de formation « initiation à la cartographie sensible » le 17 décembre de 9h à 13h à la MSH-Sud (Salle 007) avec Elise Olmedo.
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